A l'Est de Prades, dans la vallée du Bas-Conflent, le fleuve Têt est barré par le barrage de Vinça et forme un très grand lac de 5 km de longueur et d'1,2 km de largeur. et d'un volume de 25 millions de m3. Le barrage a été construit en 1976, pour écrêter les crues de la Têt, éviter son étiage, irriguer la plaine du Roussillon, et bien sûr pour produire de la bonne houille blanche...
En cet automne 2019, après un printemps et un été bien secs, les lâchers d'eau ont mis à mal la réserve d'eau et le pauvre lac est bien à sec, tout réduit qu'il est à sa Têt des origines.
Ce qui nous rappelle que cette vallée a eu un passé agricole intense de cultures en terrasses.
Et les grands cormorans, dans ce lac concentré, ont trouvé une pêcherie des plus fournie et alléchante.
On est toujours en promenade digestive (ou apéritive si vous préférez), dans le parc de l'Hôtel du Portugal à Vernet-les-Bains et on vient de rencontrer un arbre bien connu et très commun dans nos parcs et jardins, mais qui, ici, atteint de telles dimensions, qu'on en reste pantois.
Donc, je vous laisse un peu mariner, pour trouver de quelle essence il s'agit... Je vous donnerai la réponse en fin d'article, avec la fleur si caractéristique, bien que hors saison en cette fin octobre, de notre phénomène botanique.
Et voilà, vous avez trouvé ! Il s'agissait d'un Tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera) absolument phénoménal. Le guide de découverte du Village-Arboretum n'hésite pas à le qualifier de plus beau de France... Je veux bien le croire.
On était dans les résineux, eh bien continuons, avec le séquoia géant du parc de l'Hôtel du Portugal.
C'est l'arbre le plus imposant qu'on puisse admirer à Vernet : 40 m de haut, âge estimé à 150 balais !
Son tronc, si large, bouche le paysage, et chose étonnante, son écorce est des plus confortable ! On peut y asséner de grands coups de tête sans se faire très mal... Avis aux masos délicats !
Séquoiadendron giganteum, Parc de l'Hôtel du Portugal, Vernet-les-Bains.
Le village de Vernet-les-Bains, comme de nombreuses villes thermales, possède un patrimoine botanique remarquable. Depuis 1991, une Association a voulu mettre en valeur cette richesse, en collaboration avec la municipalité, l'école et les Vernétois.
Actuellement, plus de 2000 arbres ont été identifiés sur le territoire de la commune, 1000 ont été étiquetés et 274 espèces et variétés ont été répertoriées.
En 1996, Vernet est devenu officiellement le premier Village-Arboretum de France.
L'office de tourisme a édité des plaquettes de circuits de promenade permettant de découvrir les très nombreuses espèces d'arbres de la commune. Certains sujets, situés dans le parc de l'Hôtel du Portugal, pouvant même être qualifiés de remarquables.
Je vous propose de leur faire une petite visite...
Écorce d'un Cèdre de l'Atlas âgé de 140 ans.
Un Libocèdre tortueux... et son écorce.
Comme l’œil d'un éléphant, l'écorce du Sapin de Numidie...
Un impressionnant appareil de serrures défendant le porte de l'église de Villefranche de Conflent. De quoi dissuader les pilleurs de troncs ou les trafiquants d'objets religieux.
On était bien loin des systèmes de verrouillage ultra blindés et sécurisés actuels, mais on gagnait sans mal en esthétisme avec ces ferronneries catalanes.
Comme ces articles semblent être partis sur la botanique et les arbres remarquables (ce qui n'était pas forcément prévu, mais je me sens quelquefois dirigé par ce blog...), embrayons sur ces pins sylvestres peu courants rencontrés sur les hauteurs de la réserve de Jujols.
Théoriquement, il s'agit d'une réserve géologique - je vous en avais causé dans ces articles, il y a quelques millions d'années - mais sur ses sentiers de découverte, on traverse également des ensembles botaniques remarquables. Comme cette forêt de pente et ces vieux, vieux, si vieux pins à crochets perchés tout là-haut , un peu oubliés faut dire...
Laissons-les à leurs méditations. Eux, qui ont à peu près tout connu et traversé...
Vue générale de la réserve de Jujols.
Les pins sylvestres, c'est la ligne vert-foncé, là-haut, tout là-haut.
Je ne sais pas si vous êtes des fidèles du Jeu des 1000 Euros sur France-Inter (pour ma part, j'en suis un fan absolu...). Très souvent, la question : "Les kakis, quel arbre les porte ?", vient mettre les candidats dans l'embarras. Donc, veuillez noter la réponse : c'est le pla-que-mi-nier !
Tout ça pour vous dire que devant la Maison du Parc des Pyrénées Catalanes (toute neuve...) à La Bastide-d'Olette, les aménagements des abords de cette Maison ont respecté un bel exemplaire de plaqueminier (sans doute pour permettre un jeu de mots sur le passé du site - situé sur le site de l'ancienne usine de spath-fluor des mines d'Escaro - ... Mines, minier, plaqueminier...
Non ? Comme je vois que ça ne vous fait pas sourciller, restons-en là... Du coup, reste un très beau spécimen de plaqueminier avec une belle production de fruits en ce mois d'octobre.
Et, en voisin, un tilleul gigantesque.
Très beau site... très chargé d'histoire, en plus.
Appétissants kakis et tronc de plaqueminier (La Bastide d'Olette).
Haute vallée de la Têt (un fleuve côtier de 115 km de long, qui prend sa source dans le massif du Carlit pour déboucher dans la Méditerranée à Canet-en -Roussillon après avoir traversé la Cerdagne, le Conflent et ... le Roussillon. A Olette, entre Mont-Louis (amont) et Villefranche de Conflent (aval), elle a encore un petit air de torrent assagi serpentant au coeur d'une ripisylve superbe et variée.
Mais, méfions-nous de l'eau qui dort, la Têt est susceptible et capable de crues dévastatrices !
Ce jour-là à La Bastide d'Olette, elle semblait des plus gentille...
Vigne retournée à l'état sauvage et ailante. Rives de la Têt, La Bastide d'Olette.
Sûr qu'avec cette vigne-là, on n'aura pas un coup de pif !
Un des sites emblématiques du Roussillon est sans conteste l'abbaye de St Martin du Canigou. Un lieu de paix et de recueillement, en pleine montagne, où il fait bon se ressourcer un brin en plus d'admirer un point de vue phénoménal.
Ce qu'on sait moins, c'est qu'il abrite de très très vieux châtaigniers donnant à qui veut bien les ramasser, d'énormes châtaignes ! Ce qui nous ramène aux nourritures terrestres...
Petites vadrouilles nature mais néanmoins photographiques qui me permettront, au fil des jours et des images, de vous
raconter quelques "histoires naturelles".
