Oh, non, pas du tout, du tout, surtout quand la laisse de mer est constituée de ces minuscules miettes de plastiques poétiquement appelées ' larmes de sirènes'.
Je préfère voir arriver sur la côte les coquilles de palourdes... au moins, le calcaire, ça se recycle rapidement.
J'aime bien ces grandes étendues sableuses où les vagues roulent vers nous sur des centaines de mètres et où les bécasseaux peuvent se dégourdir les pattes...
Comme des yeux glauques de noyés... Que cachent ces étranges mares circulaires sur la plage de Kervigen, près de Plomodiern, en baie de Douarnenez ? Qu'est-ce qui les a créées ? Des affaissements de terrain dans les tourbières que le sable cache ? Peut-être... Mais n'oublions pas que la ville d'Ys repose, elle aussi, là-dessous.
Donc retour à l'ouest et le vieux Massif Armoricain après cette digression dans la Montagne
Noire languedocienne ( et pas le Menez Du de chez nous...).
Pour preuve de l'ancienneté de nos contrées bretonnes ces roches des falaises de la baie de Douarnenez, vers la plage de Kervel dans les vieux schistes briovériens, 500 millions d'années mini au compteur mais au graphisme rudement moderne !
L'étroite route qui remonte le long des gorges jusqu'au petit hameau d'Héric a souvent été emportée par la fureur du torrent lors des fameux épisodes 'cévenols'. (Je crois me souvenir que l'un des derniers qui ont affectés le site a eu lieu en 2014.)
Une partie de celle-ci a été refaite récemment et cette jeune ronce qui s'est installée dans le muret, semble voir son avenir avec confiance et braver les éléments.
Les eaux des crues du torrent chargées de débris pierreux ont, au fil du temps, réussi à polir les gneiss en place. Offrant des dalles magnifiquement lisses, révélant les tréfonds de la roche mère.
On peut être admiratif devant la ténacité des arbres à vouloir croître dans un milieu aussi hostile, rocheux, imperméable, vertical. La moindre fissure servira à une installation aléatoire.
(Une réserve de 30 ha, sur l'ubac des gorges, avait été créée en 1933 pour protéger un peuplement ancien de chêne yeuse et l'intérêt botanique du site.)
Résister aux crues (Peuplier).
Boisements de chêne vert dans les éboulis.
Très ancienne plantation de châtaigniers (Hameau d'Héric).
Et le plus étonnant c'est de penser que ce torrent estival et fluet a réussi, au fil des ans, a découper sur 600 mètres de profondeur un massif montagneux à la roche aussi dure.
Petites vadrouilles nature mais néanmoins photographiques qui me permettront, au fil des jours et des images, de vous
raconter quelques "histoires naturelles".